SyracuseLa Sicile est longtemps restée divisée entre cités grecques et cités carthaginoises. Sa position stratégique en fait un enjeu majeur, véritable « marche pied » entre l’Afrique et l’Italie.
C’est aussi l’île où se succèdent les tyrans (termes pas forcement péjoratif). Timoléon avait contraint les tyrans des cités grecques de Sicile à l’oligarchie durant son règne (-345/-336) mais après sa mort, et après une courte république, le régime des tyrans réapparut, notamment avec Agathoclès en -317.
Agathoclès après avoir été exilé pour avoir comploté contre l’oligarchie revint à la tête d’une troupe de mercenaires en -317 en prétextant de vouloir restaurer la démocratie à Syracuse. Après s’être emparé de la ville et il prétend redevenir simple citoyen et ne revient au pouvoir que suite aux supplications de ses concitoyens, à condition d’être le seul maître de la cité.
Devenu tyran, il renforce son armée et recrute des mercenaires venus de Campanie, les Mamertins, pour soumettre les autres cités siciliennes (Messine, Géla, Agrigente). Cependant, le siège de Messine déclenche l’intervention des Carthaginois qui ne souhaitent pas voir Syracuse prendre l’hégémonie en Sicile. En réaction, Agathoclès met le siège devant les cités carthaginoises de Sicile, Ségeste et Sélinonte. Il est lui-même assiégé dans Syracuse, en -311. Il parvient alors à briser le siège et à porter la guerre en Afrique. Alors qu’il marche sur Carthage elle-même, Agathoclès doit rentrer en Sicile pour mater la rébellion de certaines cités.
En -306, il conclut la paix avec Carthage (contre notamment la restitution des villes puniques en Sicile) et se proclame roi de Sicile. A sa mort, en -289, le chaos s’installe de nouveau en Sicile à cause des divisions intestines des grecs pour sa succession. Les Carthaginois en profite pour s’emparer de quelques cités et relever leur prépondérance en Sicile.
En -278, les Carthaginois pressent (encore et toujours) Syracuse. Les Syracusains appellent à l’aide Pyrrhus Ier, roi d’Epire, qui avait épousé Lanassa, la fille d’Agathoclès. Pyrrhus, débarqua avec une imposante flotte et de nombreuses troupes. Son armée grossit bientôt grâce aux troupes fournit par les différentes villes de Sicile qui lui apportèrent leur aide. Avec donc plus de 20000 hommes d’infanteries, 1500 hommes de cavalerie, de nombreuses machines de siège et quelques éléphants, il dépouillât successivement les Carthaginois de toutes leurs possessions à l’exception de Lilybée (Actuelle Marsala, base navale construite par les Carthaginois).
Alors, en -277, Carthage offre la paix à Pyrrhus, proposant de le reconnaître maître de toute l’île à l’exception du port de Lilybée. Ces propositions sont rejetées et Pyrrhus impitoyable s’apprête à passer en Afrique et à renouveler l’expédition d’Agathoclès. C’est alors (-276) que le roi d’Epire fut supplié de revenir en Italie pour résister aux romains. Comme d’habitude, les Carthaginois en profitèrent pour reprendre pied en Sicile. En -270, Hiéron II, lieutenant de Pyrrhus, est choisi par les Syracusains comme chef et général contre les Carthaginois. Il sera le dernier tyran de Sicile.